Retour sur la grosse île
Après deux mois passés sur un caillou de 3,5km2, on s’est dit qu’il était temps de rejoindre la civilisation. Nous sommes donc retournés sur le gros caillou Sicilien pour continuer à l’explorer.
Une première étape à Catagne (grande ville sur la côte est au pied de l’Etna) où on se prend une claque. Passer d’une île où l’on croise 5 personnes dans la journée à cette ville active et bruyante (même si les locaux nous disent qu’elle est extrêmement calme avec le covid). On y trouve encore un peu de cendre dans les rues, car l’Etna est très actif en ce moment. Ici, nous découvrons le projet de Daniele qui a acheté un grand terrain dans le Bollywood catanien (la colline « hype » surplombant Catagne) pour en faire un terrain permacole. Le terrain est agrémenté de quelques ruines.
Malheureusement, comme il n’est pas encore possible de résider sur le terrain, nous devons loger en centre-ville et faire les allers-retours avec Daniele. En overdose de la cacophonie citadine, nous reprenons régulièrement nos esprits à San Berillo district, qui semble être un petit quartier alternatif joliment décoré mais désert sur le coup. Nous comprenons rapidement que cette situation n’est pas faite pour nous.
Dès lors, nous décidons de foncer à Noto, le Sud auquel tout le monde nous a conseillé. Nous savons que deux amis y sont déjà. Une fois arrivés nous apprenons que les amis qui nous accueillent sont sur le départ. Nous trouvons néanmoins un endroit où passer le weekend (les nuits sont très fraiches et la pluie est annoncée pour la première fois dans cette région depuis trois mois). Nous voici accueillis et hébergés par une toute petite communauté qui a commencé à aménager un terrain il y a un peu plus d’une année. Ils travaillent en ce moment sur une nouvelle parcelle de sésame dans le but de faire leur propre tahine (pâte de sésame). Olivier leur a donné un coup de main, ou plutôt, un coup de volant, car c’était comme conducteur de tracteur et Chalinee comme ramasseuse de pierres, cela consiste à enlever les grosses pierre du terrain pour le cultiver. Une communauté sympathique, mais au confort très spartiate, en exemple ; une toilette sèche à ciel ouvert avec du PQ trempe lors d’une nuit à 5°C. À nouveau, nous cherchons activement un autre endroit (à savoir que nous ne sommes pas véhiculés).
En parallèle, nous apprenons qu’une étape essentielle de la suite de notre voyage ne peut pas avoir lieu comme prévu (suspens que nous tenons jusqu’au prochain article), nous devons donc trouver rapidement d’autres solutions. Finalement, nous arrivons à négocier pour reprendre la tiny-house où nos amis étaient hébergés, pour une semaine afin de pouvoir reprendre nos esprits et planifier la suite. Nous voici donc dans une ferme au milieu des orangers, citronniers et bien d’autres essences sud-méditerranéennes avec des bébés ânes et tout ça à proximité de Noto.
Nous nous rendons occasionnellement à Noto à pieds et une fois encore, nous constatons que l’Italie n’est définitivement pas un pays pour piétons. Il n’y a pas de sentiers, la route est la seule option et les trottoirs ne sont présents qu’en ville-même, donc nous sommes condamnés à errer en bord de route, bords qui servent évidemment de décharges…
À présent, nous sommes à Siracusa, mais ça ce sera une autre histoire…