Confinés sur une île
La pluie frappe aux fenêtres de notre appartement à San Piero Patti, un village vieux de plus de 2000 ans. Ce temps maussade doit nous accompagner un certain temps, ou un temps incertain… Comme ce satané covid qui influence couleurs de notre périple. Jaune, orange, rouge, nos régions changent d’un jour à l’autre, puis stagnent dans une couleur pendant plusieurs semaines sans explications avec son lot de restrictions. Alors qu’il y a une semaine nous pensions encore pouvoir faire un bref séjour sur les îles éoliennes avant de continuer vers l’Albanie, des mesures très contraignantes ont été annoncée jusqu’à la fin du mois probablement. Jusqu’à présent, grâce à nos amis rencontrés au cours du voyage et à la météo, nous ne voyions pas le temps passé, cependant, coincés dans ce village pour une durée indéterminée, tout est plus compliqué.
Mais pas le temps de déprimer, nous recevons très vite des nouvelles d’un couple de Panarea, la plus petite des îles éoliennes. Ils ont besoin d’aide suite à un désistement et il faut faire vite car un nouveau confinement pointe le bout de son nez dans deux jours… Cependant, comme les quelques résidents de ces îles sont âgés et que tout le monde connait tout le monde (il y a moins de 100 personnes sur Panarea en cette saison), le couple souhaite que nous fassions un test covid afin de rassurer les habitants… Cette perspective ne nous enchante guère mais je me prête néanmoins à cette demande comme ils font déjà tant pour nous. Direction l’hôpital de Milazzo où l’on peut se faire tester sans rendez-vous, mais avant il faut payer… dans le tabac en face de l’hôpital pour la modique somme de 50€ ! Ensuite, nous arrivons dans l’hôpital où l’on fait la queue à un premier comptoir… afin de recevoir un formulaire à remplir. Il y a une grande agitation dans l’air, plusieurs personnes ont l’air de s’impatienter et les voix s’élèvent fréquemment, j’ai même vu une aide-soignante enlever son masque pour mieux crier, vive les gestes barrières… Ensuite une deuxième queue, bien plus longue, pour passer le… formulaire à une personne qui saisit nos données dans le système informatique (bien qu’il y ait déjà un enregistrement avec contrôle d’identité au moment du paiement), je reçois ensuite deux étiquettes sans autre explications… il faut ensuite sortir du bâtiment principal et tenter de trouver la suite… qui se trouve être une aula pour faire une nouvelle queue. Finalement, j’arrive devant un médecin pour le test. Je découvre rapidement qu’il parle bien français et qu’il a même étudié en Suisse avant d’être rappelé en Sicile pour les obsèques de son père et changer de vie. Bref, le verdict du test-covid sera prononcé dans 48 heures… ou pas car je ne le recevrai jamais.
Il faut à présent prendre le ferry pour rejoindre cette petite île mais ce n’est pas chose facile car ils sont annulés au fur et à mesure dû à la météo. Nous dormons donc à Milazzo près du port. Réveil à 5h00 du matin pour le ferry de 6h00… (nous ne pouvons savoir que 15min avant si la course aura lieu) et non, pas de ferry, puis 2h00 plus tard… non plus ! Aïe, il n’y a plus qu’un seul espoir à 14h00 car après, plus de ferry avant le lendemain et ce serait trop tard, zone rouge oblige. Heureusement la dernière course a bien lieu et c’est dans un hydrofoil quasiment vide que nous nous élançons vers notre nouveau refuge.
Vulcano, Lipari, puis après près de deux heures de voyage, nous arrivons à Panarea ! Une petite île sauvage que nous allons avoir le temps de parcourir dans tous les sens. C’est l’endroit idéal pour observer Stromboli qui est à 20 km et est toujours actif. Sachant que depuis une année il n’est plus possible de monter au sommet de Stromboli, Panarea et son sommet deviennent par conséquent le meilleur observatoire possible !
Panarea est une petite merveille car c’est une île sans voiture, seuls quelques caddy électriques et scooters parcourent les rues étroites. À peine débarqués, nous voilà embarqués dans un petit taxi (caddy de golf) pour aller tout au bout de la rue et découvrir notre nouveau nid. C’est la dernière maison habitée et ici seule la mer parvient à nos oreilles ! On nous dit qu’il est possible de voir l’Etna depuis la maison… pourtant il est à 100km ! Et dès le lendemain, nous voyons effectivement sa majesté l’Etna à l’horizon ! Nous voyons même la fumée due à son activité intense ces temps. Peu de temps plus tard, lors d’une nuit particulièrement claire et tempérée nous aurons la chance de voir la lave s’échapper du cratère ! Totalement surréaliste !
Sur cette île, il faut marcher 15 minutes vers le centre du village pour voir quelques personnes, autrement l’île est déserte… Notre maison est à 30 secondes de marche de la plus belle plage de l’île. Panarea est « covid free », cela signifie que le covid n’est pas présent sur l’île malgré les fréquents allers-retours vers Milazzo… peut-être est-ce comme en Tanzanie ? Bref ici personne ne porte le masque excepté dans les commerces. Il n’y a pas de police sur l’île et si elle vient, c’est par bateau. Par contre durant la zone rouge, les transits sont contrôlés par la police à Milazzo. Nous sommes donc bloqués ici pour le moment, mais c’est sans doute le meilleur endroit pour un confinement.
Que faisons-nous sur Panarea ? Ce sera pour le prochain article (et vidéo) ! En attendant nous allons sortir un documentaire très, très, prochainement !
4 réflexions sur « Confinés sur une île »
Hello Olivier,
comment cava ?
L’Etna est majestueux et tellement beau….quel beau voyage…
Salutations à Madame
Giuseppe qui bosse 🙂
Salut Giu !
On va super bien, on ne voit pas le temps passer… Oui l’Etna est clairement majestueux et hypnotisant. Il y a quelques jours nous étions sur Stromboli et le bruit était incroyable !
Salutations à l’équipe !
quelle chance !!! je vous envie , votre trip a l’air terrible . vous allez étre bien sur cette île , profitez bien de la vie , des biz à vous 2
Merciii Vincent ! On espère te revoir bientôt !